À 15 ans, elle quitte le cocon familial pour poursuivre ses études de danse à Paris. Aujourd’hui, six ans ont passé et le métier de danseuse l’a menée dans la célèbre troupe de l’opéra urbain Molière. Une chance de rencontrer la jeune femme alors qu’elle passe les fêtes dans son Sud natal. Elle retrace pour nous son parcours depuis le studio de danse à Frontignan la Peyrade à son entrée dans le monde prodigieux des comédies musicales.
C’est tout naturellement que nous retrouvons Manon Palhies au studio de danse In Tempo où tout a commencé : « La passion de la danse me vient de ma mère, à la tête de l’école In Tempo, qui m’y a inscrite dès mon plus jeune âge. J’ai toujours dansé, je ne me suis jamais posé la question. » Manon y fait donc à la fois ses premiers pas et premiers pas de danse et ne compte pas ses heures de répétition : « Je venais m’entrainer le week-end, en soirée, parfois jusqu’à 23h. » Sans compter les stages qu’elle effectue le dimanche, son jour de repos. Un investissement de longue haleine qu’elle ne perçoit pourtant pas comme un sacrifice : « C’est vrai que j’ai passé moins de temps avec mes amies ou eu moins de loisirs mais c’était juste la meilleure manière à mes yeux de consacrer mon temps. »
Objectif danse
Tant et si bien qu’elle décroche à 15 ans une place à l’Académie Internationale de la Danse (AID) de Paris. Un départ de Frontignan la Peyrade où elle a toujours vécu, qui la propulse dans l’immensité de la capitale et lui donnera l’opportunité de passer les auditions pour la comédie musicale Molière créée par Dove Attia. Formée à la danse jazz, au chant et au théâtre, elle signe un contrat d’apprentissage pour être danseuse doublure – swing dans le jargon – au sein de la troupe après un premier échec huit mois plus tôt. « Lorsque j’ai appris que j’avais été sélectionnée après ces secondes auditions, j’ai ressenti un grand soulagement et beaucoup de joie. » Pour celle dont Le Roi Soleil et Mozart, l’opéra rock ont bercé l’enfance, c’est un rêve qui se réalise.
La troupe de l’opéra urbain opère en 2024 une première tournée, soit 180 dates dans toute la France dont plus de 50 au cours desquelles Manon monte sur scène pour remplacer un collègue malade ou blessé. « Je dois être prête à prendre le relais à tout moment, même durant le show. » Jusqu’à ce jour, elle a remplacé huit danseurs différents. Une difficulté que la jeune femme considère comme un défi : « J’adore cette adrénaline ! Il faut se faire confiance et je sais aussi que tous les membres de la troupe me soutiennent. » Un entourage bienveillant qui compte beaucoup aux yeux de la jeune femme : « On est comme une grande famille. Malgré nos profils variés, on a le même état d’esprit. Non seulement ça rend l’expérience encore plus appréciable mais ça se ressent aussi sur scène. » Manon peut également compter sur le soutien sans faille de sa famille venue l’applaudir à sa première représentation au palais des sports de Paris puis avec nombre de proches alors que le spectacle musical se produit en octobre dernier au Zénith de Montpellier. En 2025, une deuxième saison s’annonce et à l’automne, une tournée en Chine. La danseuse à présent diplômée mesure sa chance, consciente que c’est une aventure « qui ne se vit qu’une seule fois ».
Transmettre le rêve
Quand nous l’interrogeons sur ses envies et perspectives d’avenir après Molière, Manon voudrait partir à l’étranger poursuivre sa voie dans les comédies musicales tout en restant attentive aux belles opportunités de l’Hexagone. En attendant, un autre projet qu’elle partage avec sa mère occupe également son emploi du temps : « Nous avons monté la compagnie Le jeune Ballet In Tempo pour les ados de 14 à 18 ans qui souhaitent devenir danseurs professionnels. L’idée est de créer un spectacle qui se produira dans toute la région, utile à leur apprentissage. Pour aller plus haut et leur donner encore plus l’envie de devenir pro. » Un conseil aux enfants qui rêvent de faire de la danse leur destinée ? « C’est un milieu où il ne faut pas avoir peur d’échouer car on est plus souvent confronté à des refus qu’à des réponses positives. Il faut être patient, garder confiance en soi et persévérer. »