Centenaire 14/18 – Frontignan la Peyrade dans la Grande Guerre

 

Mission-Centenaire-LogoSous le label attribué par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale (le 6 mai 2014), la Ville et l’ensemble des habitants se sont mobilisés autour du projet Frontignan la Peyrade dans la Grande Guerre, pour cinq années de commémorations et une grande collecte testimoniale.

Chaque année, expositions, conférences, spectacles et publications consacrés au devoir de mémoire ont ainsi marqué la semaine du 13 novembre, ce jour de 1914 lors duquel la municipalité décidait de mettre en berne le drapeau de l’Hôtel de Ville pour honorer chaque enfant de Frontignan la Peyrade mort au combat.

Devoir de mémoire pour une génération sacrifiée

Mondiale, totale et industrielle, la guerre de 1914-1918 fut un orage d’acier qui a fait basculer l’humanité vers le XXe siècle dans une violence inouïe.

À l’échelle d’un conflit qui a impliqué tous les continents, la Grande Guerre a tué plus de 9 millions de militaires et sans doute autant de civils. En 4 ans, elle a anéanti quatre empires et bouleversé l’équilibre des pouvoirs internationaux. Mais elle a également détruit la suprématie financière et remis en cause les valeurs de l’Europe. Valeurs qui dominaient alors le monde.

À l’échelle de la France, elle a pris la vie d’1,4 million de soldats, soit près de 30% des hommes, de 18 à 27 ans. Elle a fait des millions de blessés, mutilés et gueules cassées. Cette Guerre a laissé 260 000 familles à jamais sans nouvelles de leurs chers “disparus”. Elle a fait 600 000 veuves et près de 800 000 orphelins, sans compter les dégâts matériels et psychologiques effroyables. Rendre hommage aux poilus de Frontignan la Peyrade, comme à celles et ceux qui, restés au pays, ont vécu dans l’inquiétude et les difficultés matérielles imposées par l’effort de guerre, puis, pour beaucoup, dans la douleur de ne jamais revoir un fils, un époux, un père, un ami, c’est aussi et surtout dénoncer l’horreur et l’absurdité de ce conflit monstrueux.

Centenaire _ Grande Guerre _ inauguration monument aux morts

À travers les correspondances échangées entre nos poilus et leurs proches, la guerre apparaît comme la pire des injustices. Nos aïeuls l’ont subi durant quatre longues années.

Frontignan la Peyrade, ville de garnison

Centenaire _ Grande Guerre _ EsplanadeOn peut rencontrer blessés, malades et invalides, rapatriés ou soignés à l’hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge. Il y a aussi des prisonniers allemands et de nombreux réfugiés de France, de Belgique, de Pologne ou d’ailleurs. Ordres de route, règlements, discipline militaire et punitions, mais aussi surveillance et contrôle des civils, de la main d’œuvre immigrée, des activités marchandes en temps de guerre, avec les réquisitions, les dons et le ravitaillement pour les troupes régissent la vie des Frontignanais.

Le travail des femmes est bien sûr essentiel et les allocations parviennent mal jusqu’aux familles. On perçoit bien des difficultés d’existence, des angoisses et de la souffrance bien sûr. Il y pourtant beaucoup d’espoir et de solidarité avec les poilus sur le front, comme entre les civils.

Centenaire _ Grande Guerre _ mitrailleurs à la plageComme le révèlent les archives, les zones de combats ont beau être lointaines, la guerre est bien présente à Frontignan la Peyrade. On la vit en suivant le parcours des soldats. On voit les hommes du centre d’instruction des mitrailleurs de la 16e Région en manœuvre sur le champ de tir de la Gardiole dans les rues ou se baignant à la plage.On la lit dans les lettres de ceux qui sont mobilisés loin d’ici, écrivant depuis la caserne ou du front, demandant des permissions pour revenir faire les vendanges, donnant des nouvelles et avides d’en recevoir.