+deFIRN 2024 – Balades littéraires

Une façon, exceptionnelle et intime, de rencontrer une œuvre, un.e auteur.e et un territoire : partez en balade littéraire sur le bassin de Thau et ses environs avec les meilleurs romanciers du moment. À pied, à vélo, à moto, en bateau, en ville, dans les vignes ou sur les étangs, dans la garrigue ou sur des friches industrielles, vous embarquez pour une promenade de quelques kilomètres, ponctuée de lectures par les auteurs puis d’une dégustation des produits du terroir en circuit court et d’une séance de dédicace. Une expérience à ne pas manquer !

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SAMEDI 11 MAI 2024 – BALADE LITTÉRAIRE AVEC ÉRIC FOUASSIER

➡️ 10h30 – Avec Eric Fouassier – Montpellier

Les faits : Balade littéraire pédestre de quelques centaines de mètres et conférence “Polar et poison” sur le site de la faculté de pharmacie, université de Montpellier.

Le lieu : Créée en 1803 sur le site de l’ancien collège royal de médecine (actuel MOCO Panacée), l’école spéciale de pharmacie de Montpellier est la plus ancienne de France, avec Paris et Strasbourg. La faculté déménage en 1967 sur son campus actuel de 5,8 ha et devient, en 1999, l’UFR des sciences pharmaceutiques et biologiques, composante de l’Université de Montpellier. Elle dispense des formations en pharmacie, audio-prothésie, œnologie, sciences des aliments et des médicaments, cométique, etc. Elle abrite le musée Albert-Ciurana, unique musée de pharmacie de cette importance, situé sur un site universitaire, et le deuxième droguier de France, une collection unique de 15000 drogues, certaines datant de 1588.

Le coupable : Docteur en droit et en pharmacie, professeur d’université, Éric Fouassier est aussi auteur depuis 2009 de romans policiers, notamment les séries historiques La saga d’Héloïse, Les francs royaumes et, surtout, Le bureau des affaires occultes (Albin Michel), couronné par le prix des Maisons de la presse 2021, qui met en scène l’inspecteur Valentin Verne dans le Paris étrange et ésotérique du début du 19e siècle. En promenant avec nous dans les travées historiques de la faculté de pharmacie, il nous lira en avant-première des extraits du 4e tome, Le chant maléfique, sorti une semaine plus tôt. Et comme poison et polar font vraiment bon ménage, l’auteur, longtemps responsable du musée national de la pharmacie, reviendra à travers plusieurs exemples sur ce mariage fécond lors d’une conférence pour amateur.trices de grands mystères et de secrets d’alcôves.

Les preuves : « Les deux corps avaient été retrouvés à plus de dix kilomètres de distance l’un de l’autre. Le premier, en lisière d’un bosquet longeant la route de Machecoul ; le second, près des étangs et des tourbières environnant les Mesliers, non loin de l’endroit où Valentin avait croisé la route de Barthélémy Vanvœuvre, deux nuits plus tôt. Des lieux isolés, à l’écart de toute habitation, propices à tendre une embuscade. Et pourtant, dans les deux cas, il s’était trouvé quelqu’un dans les parages pour entendre la mélopée du ramsinga » (Le chant maléfique, Le bureau des affaires occultes T4, Albin Michel, 2024).

 

 

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SAMEDI 20 AVRIL 2024 – BALADE LITTÉRAIRE AVEC JULIEN GUERVILLE

➡️ 10h30 – Avec Julien Guerville – Droséra (Calmann Lévy), Villeveyrac.

 Les faits : Balade littéraire pédestre de 3 km sur le site de la mine des Usclades et du lac de Fontedit, à Villeveyrac.

Le lieu : Découvert en 1873, le gisement de bauxite de Villeveyrac – qui s’étendait initialement de l’étang de Thau jusqu’à St Pargoire – est réellement exploité à partir de 1920 pour se développer de 1950 à 1980 sous l’égide de Péchiney. Depuis 1990, c’est la Sodicapei, désormais associée au cimentier français Vicat, qui gère cette mine à ciel ouvert, l’une des deux encore ouvertes en France, dont la production est orientée vers les cimenteries et les fabricants de produits isolants. L’entreprise a jusqu’en 2023 employé une vingtaine de salariés dont près d’un tiers étaient des adultes en situation de handicap.

Langouët, Brittant, France. 
Andrea Mantovani for the New York Times.

Le coupable : Né dans le Cher, a vécu dans les Cévennes, aujourd’hui en pays de Sault, dans les Pyrénées audoises, où il vit et travaille comme apiculteur, arrose sa cuisine de sauce Ponzu et randonne à la recherche des meilleurs fromages fermiers. Marqué par la lecture d’Huxley (Le meilleur des mondes) et de Djian (Bleu comme l’enfer), inspiré par Dennis Lehane, Eric Miles Williamson ou Nicolas Mathieu, il crée chez Calmann Lévy la ville imaginaire de Poghorn, entre mines et docks, cadre de deux romans noirs choraux, brutaux, industriels, chamaniques, fiévreux, enneigés dans lesquels des êtres humains tentent sans succès de s’arracher à un destin autant vicié que l’air qu’ils respirent : Amanita (2020) et Droséra (2023) qu’il partagera avec nous lors de cette balade rouge sang. Entretemps, il a aussi publié la novella L’éveil du pangolin et s’apprête dans quelques jours à faire paraître Mordre (Julliard, 2024), un road-movie horrifique peuplé de zombies.

Les preuves : « – La race humaine fonctionne à l’espoir. Sans espoir, on n’est rien. Sans espoir, on est de la viande fraîche dérivant à travers l’espace sur un morceau de caillou joliment taillé. Sans espoir, on n’est rien d’autre qu’une armée de zombies. (Silence…) Les autres y arrivent… Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas ? C’est injuste. » (Droséra, Calmann Lévy, 2023)

Les balades littéraires, c’est une nouvelle façon, intime et unique, de rencontrer une œuvre, un auteur et un territoire. À pied, en vélo, en bateau, dans les vignes ou au bord de l’eau, embarquez pour une promenade ponctuée de lectures et conclue par une séance de dédicaces accompagnée d’une dégustation de produits du terroir.

Ouvert à tous.

Gratuit, sur réservation obligatoire : 04 67 18 54 92 – culture@frontignan.fr

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SAMEDI 23 MARS 2024 – BALADE LITTÉRAIRE AVEC SÉVERINE CHEVALIER

Le lieu : Traversée par l’autoroute A9, la départementale 613 et l’antique via Domitia, terrain de quatre zones Natura 2000, Poussan (10e siècle, 6500 habitants) est la commune pivot de l’agglomération de Sète, au cœur des voies communication et des zones préservées. Entre les deux, des harmas, des lotissements, des zones artisanales qui mêlent habitats, commerces et artisanat comme la ZA Les Clachs qui marque l’entrée sud du village, entre garrigues et plaine viticole. Sur 16 ha, 133 entreprises ou sociétés, des ambulances, des carrossiers, des garages, des contrôles techniques, une maison de retraite, deux supermarchés, des restaurants, une salle de spectacle, des transporteurs, un exportateur de vins, une maison funéraire, les logements des gendarmes… et des rues odorantes, lavandes, romarins et lauriers.

Le coupable : Née à Lyon où elle fait Sciences Po et des études de droit, vit à St Etienne puis Marseille où elle exerce en collectivités territoriales, trouve ensuite refuge en Auvergne où elle arrime son écriture et son potager. A publié depuis 2011 chez Ecorces éditions puis La Manufacture de livres quatre romans dont Jeannette et le crocodile (2022), sélectionnée pour le prix Françoise-Sagan. Instagrammeuse, elle poursuit au quotidien le réel qui l’entoure, à coups de courts textes, superbes fragments poétiques, dont certains ont été rassemblés (Chronique judiciaire, Dynastes, 2023). Sa nouvelle, Une campagne, entre la George Sand de La Mare au Diable et le Petit Quinquin de Bruno Dumond, est comme une pierre jetée à l’eau qui n’en finirait plus de faire des ronds.

Les preuves : « Quand ça a commencé à disparaître, on ne s’en est pas rendu compte, on ne s’est aperçu de rien. On n’a rien vu. » (Une campagne, Ours éditions, 2024)

Les libraires partenaires du FIRN se déplacent et seront à vos côtés lors de ces rencontres pour faciliter dédicaces et achats de livres. Prévoir chaussures, eau et protections liées à la météo et à la marche. Pour l’accès aux sites, pensez aux transports en commun et au covoiturage.

Organisé par la ville de Frontignan la Peyrade dans le cadre du Festival international du roman noir (FIRN) 2024, en collaboration avec Ours éditions (Puéchabon), la librairie nomade Katia Panier (Balaruc-les-Bains), le patio des lucioles (Poussan), Very Miam Food (Poussan), le Mas d’Aimé (Poussan), Kong Gym (Poussan) ainsi que des commerçants, des particuliers et personnalités publiques de la ZA des Clachs et d’ailleurs qui se reconnaîtront. Gratuit et ouvert à tous.

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SAMEDI 10 FÉVRIER 2024 – BALADE LITTÉRAIRE AVEC CHRISTIAN ASTOLFI

Les faits : Balade littéraire pédestre d’environ 1,5 km dans les abords et sur le périmètre du port régional Sète-Frontignan.

Le lieu : Créé en 1666 sur les communes de Sète et Frontignan, plus grand port à vin du monde au 19e et 20e siècle, le port Sud de France est aujourd’hui une entité qui fédère trois ports : un port de plaisance de 815 postes, un port de pêche au trafic de 1.800 tonnes annuelles et surtout un port de commerce fort de 5,6 millions de tonnes de marchandises et 250.000 passagers, notamment vers le Maghreb. Véritable « port dans la ville », son activité génère 1700 emplois directs, essentiellement à terre, constituant une communauté portuaire particulièrement active mais aux métiers méconnus du grand public.

Le coupable : Né à Toulon, vit à Marseille, ouvrier charpentier tôlier sur l’Arsenal maritime, devient ensuite CPE en collège et lycée après des études d’ergonomie. Son attention aux jeunes décrocheurs le conduit à créer, en 2014, le lycée des possibles. Dès son premier roman – Les tambours de pierre (édition La chambre d’échos, 2007) -, il s’attache à faire entendre avec concision et mélancolie la voix des humbles et le son de leurs corps confrontés au travail puis à la maladie. De leur monde emporté (prix France Bleu/Page des libraires 2022) est un formidable roman sur la mémoire ouvrière – ici celle des chantiers navals de la Seyne-sur-Mer – et sur le scandale de l’amiante, redonnant définitivement un nom et un visage aux invisibilisés des premiers licenciements de la désindustrialisation au début des années 80 en France. 

Les preuves : « Et puis il y avait mes mains. Mes mains d’ouvrier. Mes mains rêches comme du papier abrasif. Mes mains frottées avec de la farine de bois et de silice – seul moyen d’éliminer véritablement la graisse qui incrustait leur peau. Mes mains qui en un rien de temps avaient pris un coup de vieux. Râpées, nervurées, abîmées, à force de les cogner contre les arêtes vives, de les tordre comme un linge à essorer, de les faufiler, anguilles de chair, entre les pièces saillantes, jusque dans les anfractuosités de la Machine. » (Le bruit du monde, 2022 / Pocket, 2023)

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