Avec 36 ans au compteur de sa carrière de sapeur-pompier, Fabrice Rouanet est à nouveau le président de l’Amicale du centre de secours de la ville depuis la fin de l’année dernière. Reprenant le flambeau, il nous explique l’importance d’une telle association au sein de la caserne pour le quotidien et les conditions de travail de l’ensemble des soldats du feu.
Un rêve de gosse », voici comment Fabrice Rouanet qualifie sa vocation pour le corps des sapeurspompiers. Né dans une famille d’enseignants, ce n’est pourtant pas l’avenir que ses parents avaient imaginé pour lui : « Même si j’étais à contre-courant, j’ai toujours voulu faire ça. » Résolu à accomplir son rêve, il intègre après le lycée les marins-pompiers de Marseille puis passe le concours de sapeurpompier professionnel. C’est ainsi qu’il revient en novembre 1991 dans la ville qui l’a vu grandir lors de sa prise de poste au centre de secours de Frontignan la Peyrade. Sousofficier de garde depuis 25 ans, il dirige l’une des trois équipes de la caserne qui compte 135 soldats du feu, professionnels et volontaires confondus.
Journée rythmée dans un cadre remarquable
Très attaché à la ville qu’il chérit pour ses paysages grandioses entre mer et garrigue ainsi qu’à son lieu de travail : « C’est peut-être l’un des centres de secours les plus agréables à vivre en raison de sa localisation au milieu de la nature », il sait qu’il terminera sa carrière ici. Depuis son accession pour la seconde fois à la présidence de l’Amicale des sapeurs-pompiers de Frontignan, il concilie la gestion de l’association et ses missions professionnelles qui s’imbriquent étroitement. En effet, créée en 1967, l’Amicale a pour vocation d’agrémenter le quotidien et d’améliorer les conditions de travail à l’intérieur de la caserne, où les soldats du feu effectuent des tours de garde 24h d’affilée pendant lesquelles ils s’entrainent aux manoeuvres, maintiennent leur forme physique, révisent les procédures d’intervention, réalisent les inventaires du matériel, procèdent à l’entretien du centre et préparent les repas. Un emploi du temps bien rempli qui peut être chamboulé à tout moment par les départs en intervention : « On ne sait jamais ce qui va se passer quand on commence la journée de travail. »
Recréer un foyer sur le lieu de travail
Ainsi, le centre devient une véritable résidence secondaire où se forge l’esprit de corps. « Notre équipe, c’est un peu notre famille, déclare Fabrice Rouanet, et l’Amicale confère le plus de confort possible à ceux qui veulent s’investir au sein du centre. » Pendant les fêtes de fin d’année, c’est l’association qui fournit les repas de Noël ou de Saint-Sylvestre aux équipes de garde les 24, 25 et 31 décembre. En partenariat avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS 34), propriétaire des lieux et mettant à disposition un local sur place pour l’association, l’Amicale a permis de rénover la salle de sport, de créer un city stade, de doter la salle de repos de fauteuils ou encore d’acheter une tondeuse autoportée pour entretenir les espaces verts de la caserne. L’association finance également le repas de la cérémonie de la Sainte- Barbe, les cadeaux de Noël ou de départ à la retraite, des sorties et séjours. Composée d’un nouveau bureau de 10 personnes depuis fin 2024, l’Amicale compte bien reconduire les événements phares tels que le bal des pompiers dont la dernière édition s’est illustrée comme l’une des plus grandes réussites depuis son lancement. Parmi les récoltes de fonds, les calendriers des sapeurspompiers sont une valeur sûre grâce aux habitants qui y accordent un budget constant malgré les temps difficiles. Sans doute un témoignage de reconnaissance des citoyens pour le dévouement et le travail sans relâche des soldats du feu au service des personnes et des biens. Cohésion d’équipe, confiance et loyauté sont les valeurs que Fabrice Rouanet partage avec ses coéquipiers et coéquipières : des liens précieux lors d’une mission délicate mais aussi face aux drames dont ils sont régulièrement témoins. Malgré les fortes contraintes que sa profession impose, on souhaite à Fabrice Rouanet de poursuivre avec le même enthousiasme son métier passion : « Quand je viens travailler le matin, je suis le plus heureux. »