Nicole Forner : Institutrice et directrice de l’école Anatole-France
Institutrice passionnée, Nicole Forner a consacré 42 années de sa vie à l’éducation, dont 36 passées au sein de l’école Anatole-France, qu’elle appelle tendrement « mon école ». Ayant cumulé durant 17 ans les fonctions d’enseignante et de directrice, elle y a tissé des liens profonds avec ses collègues, ses élèves et leur famille. Aujourd’hui, à 65 ans, elle prend une retraite bien méritée, la tête pleine de projets et de souvenirs indélébiles.
Née Lopez en 1959 à Mostaganem, en Algérie, c’est en 1962, que Nicole arrive en métropole avec son père espagnol ayant fui le franquisme, sa mère et son petit frère, tous deux également nés en Algérie.
C’est d’abord en région parisienne que « papa, forgeron et ouvrier agricole trouvera du travail ». En 1969, il sera muté dans le Vaucluse, où Nicole suivra son cursus « du CM2 jusqu’au bac ». Jeune adulte, en vacances chez son oncle à Frontignan la Peyrade, elle rencontre celui qui deviendra son binôme pour la vie, un Frontignanais pur jus prénommé Georges. Elle décide alors de s’inscrire à la faculté à Montpellier plutôt qu’à Marseille. « J’ai toujours voulu être institutrice, et même directrice ! ». Elle obtient le concours en 1982 et commence à enseigner à Montpellier, cité Mion, la même année. Puis ce sera Lamaloules-Bains, Saint-Jean-de-Védas, Mireval et Sète avant d’accepter un poste Rased (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) partagé entre Les Terres Blanches et Anatole-France, à Frontignan la Peyrade. Ce fut « un véritable coup de coeur » pour l’établissement au nom du célèbre écrivain, au point d’y devenir titulaire à la rentrée suivante. 19 années plus tard, elle devient directrice, à l’unique condition « que ce soit à Anatole France et avec son équipe ! » Nicole est tellement attachée à l’école qu’elle occupera le logement de fonction situé au premier étage de 1996 à 2020 et sera à l’origine de la formule désormais chère à tous ceux qui fréquentent l’établissement : « Anatole, c’est mon école ! ». Après 17 ans à la tête de l’établissement, madame Forner constate : « À l’image de la société, le métier d’instit, comme celui de directrice, a énormément évolué. Aujourd’hui, être enseignant c’est participer à la construction de la société en transmettant son savoir et en valorisant les compétences des élèves. C’est un métier qui offre la possibilité de se renouveler chaque jour et d’être acteur d’un système éducatif en évolution.
Enseigner le français, les maths, la peinture, le chant, etc. demande une énergie redoublée, une bonne santé et une certaine culture générale. Il faut être doté de rigueur, de patience, du sens de l’écoute et d’autorité. Cela permet d’avoir un impact positif sur le développement global de l’enfant. Tant sur le plan social, qu’émotionnel, intellectuel et physique. Les élèves font l’apprentissage du vivre-ensemble pour devenir des citoyens capables de s’intégrer dans une société démocratique et de respecter les valeurs de la République. Chaque jour, nous inspirons, soutenons, encadrons et avons la chance de découvrir et de partager quelques-unes des meilleures parties de nous-mêmes, en tant qu’être humain ».
Une doctrine appliquée auprès d’environ un millier d’enfants frontignanais, dont certains auront marqué sa mémoire de façon indélébile. Certains collaborateurs aussi… « Jules, Branko Karabatic, le père de Nikola et Luka, René… », se rappelle-t-elle les yeux chargés de larmes avant d’insister sur « le soutien inconditionnel » de son mari, Georges, et de ses enfants, Caroline et Lilian, « sans eux, rien n’aurait été possible ». Idem pour l’équipe d’Anatole-France « sur laquelle j’ai toujours pu compter. Dans ma vie professionnelle comme personnelle ». Des projets d’avenir ? Nicole en a à foison. Tant au niveau sportif, « passionnée de course à pied, je suis membre active de l’association Tri Run depuis une vingtaine d’années. Je le suis aussi au sein de Muscat Rames depuis l’an dernier », que citoyen « Je vais m’associer avec SOS Méditerranée », ou encore culturel « Je vais continuer le scrapbooking, que j’aime beaucoup et je vais également apprendre l’italien, pour échanger davantage avec nos jumeaux de Gaète » confie t-elle avant de conclure par un mot pour ses élèves « J’espère avoir modestement contribué à leur réussite. Je leur souhaite plein de bonheur ».