Frontignan la Peyrade abrite une mosaïque de paysages naturels. Le massif de la Gardiole, site classé depuis 1980, s’étendant sur 5 000 ha dont 600 ha sur la commune, les vignobles qui ont donné naissance au célèbre muscat à petits grains et première AOC française, le lido, fragile ruban de sable de 7 km où s’échouent les vagues de Méditerranée, ainsi que les étangs et anciens salins qui, peuplés d’une faune et d’une flore aussi remarquables que sensibles, sont classés Natura 2000 et reconnus zones humides d’importance internationale par la convention de Ramsar. Au coeur de ce patrimoine naturel authentique, la ville préserve et développe ses espaces verts qui, tous réunis, occupent 40 ha sur plus de 400 sites. Au-delà d’inviter la nature dans la cité muscatière et de favoriser la biodiversité à travers des projets d’aménagement et l’entretien quotidien des espaces verts, il s’agit aussi de protéger les paysages naturels autour de nous, et en particulier aujourd’hui, celui du massif de la Gardiole suite à l’incendie du 18 août dernier. Dans ce dossier, nous faisons le point sur les mesures qui permettent chaque jour de préserver la nature que ce soit dans l’espace urbain ou dans les grands espaces naturels qui nous entourent.
ESPACES VERTS, DES OASIS DE BIODIVERSITÉ POUR LA QUALITÉ DE VIE
CONTRIBUER À LA BIODIVERSITÉ
La ville arbore le label Engagé pour le Végétal depuis 2010 (anciennement Objectif zéro phyto) et, dans ce cadre, une politique sans produits chimiques de synthèse est appliquée pour l’entretien des plantes et arbres concourant au respect de la biodiversité et exigeant de choisir des végétaux adaptés au climat méditerranéen. Parmi les mesures clés de la mise en place et la poursuite de cette vision écologique, on retrouve le désherbage manuel ou mécanique, le remplacement des gazons par de la prairie naturelle plus résistante, l’arrêt de la production florale annuelle trop gourmande en eau, l’arrosage des jeunes arbres et du stade Lucien-Jean à l’eau brute provenant du canal du Bas-Rhône dont l’utilisation est possible en cas de sècheresse (ne puisant pas dans les stocks d’eau potable) ainsi que l’installation, en lien avec la direction Écocitoyenneté, de nichoirs pour les mésanges, d’hôtels à insectes et à chauves-souris pour favoriser le maintien des petits animaux en ville.
AMÉNAGER DES ÎLOTS DE NATURE
La municipalité de Frontignan la Peyrade et ses dix-sept agents du service des Espaces verts prêtent ainsi une attention particulière à l’entretien et à l’embellissement des îlots de nature répartis sur l’ensemble de la commune. Parce que chaque parcelle de verdure compte à la fois pour la qualité de vie des habitants comme pour la survie des insectes, oiseaux et petits mammifères dans le milieu urbain, la végétalisation poursuit son cours : création d’espaces paysagers le long du quai Voltaire, dans la rue Saint-Paul et sur la place Combettes suite aux travaux de requalification du coeur de ville, rénovation/création de deux massifs comportant chacun une ancre au port de plaisance, désartificialisation de multiples secteurs tels que les ronds-points des Deux Pins et Cayuelas, les abords d’Intermarché et l’avenue du 81e Régiment d’infanterie où l’herbe est progressivement remplacée par des arbustes pour faciliter la pollinisation et les roches volcaniques au pied des plantations, par une plaquette forestière aux propriétés plus efficaces face au climat. En outre, parmi les réalisations en cours de ce premier trimestre 2025, le verger de la rue de la Rose va bientôt accueillir vingt arbres fruitiers, en l’occurrence des oliviers, abricotiers, arbousiers, amandiers et noyers pour remplacer les mûriers platanes victimes du longicorne tigre. Autre projet d’importance : l’aménagement du passage Alphonse-Daudet, trait d’union entre l’avenue Frédéric-Mistral et l’avenue Anatole-France, afin d’en faire un lieu de promenade et de repos, notamment pour les familles et les résidents des maisons de retraite alentour. En effet, le projet prévoit d’arracher les haies actuelles et de détruire les bordures en béton pour y implanter près de 160 m2 de pergolas agrémentées de plantes grimpantes de type jasmin étoilé, bougainvillier et/ou glycine, des bosquets de plantes méditerranéennes ainsi que des arbres fruitiers. Sans oublier des assises pour permettre aux passants d’y faire une halte, l’arrosage au goutte à goutte et un enrobé drainant ou un béton désactivé qui facilitera l’écoulement des eaux pluviales. La livraison du passage métamorphosé est prévue pour le début de l’été.
PATRIMOINE NATUREL, ENTRE PRÉSERVATION ET SÉCURISATION
La gestion des espaces verts ne s’arrête pas à l’enceinte de la ville. Changement d’échelle toutefois lorsque l’on parle des espaces dits naturels qui bénéficient eux aussi d’une attention constante par les différentes institutions compétentes. Frontignan la Peyrade est composée à 50 % de zones naturelles au caractère remarquable indéniable qu’il est essentiel de préserver. Protéger la nature, c’est aussi protéger les personnes et les biens en cas de risque majeur lié à un accident industriel, une inondation ou un feu. C’est pourquoi l’urgence se situe aujourd’hui dans la réhabilitation et la sécurisation du massif de la Gardiole qui panse ses plaies de l’incendie du 18 août dernier.
REVITALISER LE MASSIF DE LA GARDIOLE
Cet été, près de 310 ha de garrigue ont été détruits par les flammes dont deux-tiers localisés sur la commune de Frontignan la Peyrade. Comme cela a été présenté aux Frontignanais et Lapeyradois par l’Office National des Forêts (ONF), le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS 34), Sète Agglopôle Méditerranée et la municipalité lors de la réunion publique du 15 janvier, l’heure est au diagnostic des secteurs à sécuriser comprenant l’abattage des arbres dangereux, la neutralisation des blocs de pierre instables et l’identification des zones d’érosion des sols pour protéger les habitations et installations à proximité. Puis, dès cet hiver, l’évacuation du bois mort va débuter avec le concours du Centre National de la Propriété Forestière (que les propriétaires privés peuvent contacter pour la prise en charge de leur bois brûlé), en même temps que la mise en oeuvre d’une éclaircie afin de diminuer la matière combustible à travers le débroussaillement, la création de discontinuités dans la végétation et de cloisonnements, c’est-à-dire de couloirs d’accès réservés aux engins de surveillance et de secours. Ensuite viendra l’étape de la réhabilitation de la garrigue pour retrouver un espace naturel aussi riche et diversifié qu’il ne l’était avant l’incendie. Une analyse paysagère sera menée au printemps afin de déterminer les essences de végétaux à privilégier, les secteurs à reboiser, le recépage des chênes dans le but d’accélérer leur repousse. En parallèle, les services de la préfecture seront interrogés au sujet de l’harmonisation des arrêtés d’interdiction et un comité de massif sera également créé à l’échelle de l’intercommunalité pour alimenter la réflexion sur la gestion de la Gardiole, en améliorer la surveillance et faire émerger de nouvelles solutions.
LIMITER ENSEMBLE LE RISQUE INCENDIE
La restauration du massif de la Gardiole et la réduction du risque de propagation d’un incendie passe également par l’action citoyenne. Les campagnes de prévention contre les feux de forêt et de végétation rappellent que neuf fois sur dix, le départ de feu est d’origine humaine. Il en va de la responsabilité de chacune et chacun de se montrer vigilant et d’adopter les bons réflexes. Aussi, les propriétaires de terrain situé dans ou à moins de 200 m d’une zone exposée au risque d’incendie sont tenus d’effectuer le débroussaillement de leur domaine et de respecter une distance de 50 m entre la ligne de végétation et les constructions, chantiers ou installations, ainsi que 5 m de distance de part et d’autre des voies d’accès privées et publiques. À Frontignan la Peyrade, cette obligation, sous le nom officiel d’Obligations Légales de Débroussaillement (OLD) dans le Code forestier, est valable toute l’année, sous peine de sanctions, de mise en demeure par l’autorité compétente d’effectuer le débroussaillage, voire de mise en cause de la responsabilité du propriétaire en cas de propagation d’un feu facilitée par une végétation excessive. Le débroussaillement consiste à réduire la densité de végétation, élaguer les arbres, éliminer les végétaux secs, branches mortes et autres matériaux inflammables, créer une rupture dans la continuité végétale afin d’empêcher le passage du feu. En débroussaillant, chacun contribue à protéger les espaces naturels du risque incendie, à éviter que les flammes n’atteignent les habitations et à sécuriser les personnels de lutte contre le feu.
LES OBLIGATIONS LÉGALES DE DÉBROUSSAILLEMENT (OLD), UNE RESPONSABILITÉ DE LA COMMUNE
Il incombe à la municipalité d’informer les habitants sur les modalités des OLD, de veiller à la mise en oeuvre de cette réglementation, et, en cas de défaillance des propriétaires, de réaliser le débroussaillement à leurs frais. À Frontignan la Peyrade, c’est le garde-champêtre qui est en charge de vérifier la bonne exécution de la réglementation. De plus, un plan pluriannuel de débroussaillement des voiries et chemins communaux est en cours d’élaboration en concertation avec le service des Espaces verts. Il a pour ambition de réduire le risque incendie en optimisant la gestion du territoire.
« Préserver la nature est vital pour l’ensemble du monde vivant dont nous faisons partie. En sécurisant les espaces naturels et en favorisant la biodiversité, nous protégeons la vie sous toutes ses formes, notre cadre de vie, nos maisons et nos proches. »
Olivier Laurent, adjoint au maire délégué à la transition écologique, à la prévention des risques et la qualité de l’air
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« Les espaces verts en ville comme les grands espaces naturels ont pour dénominateur commun, la nature. Ils offrent une respiration à la biodiversité mais aussi à nous, habitants qui bénéficions d’un cadre de vie exceptionnel, ici, à Frontignan la Peyrade. Nous devons saisir l’opportunité de protéger ce patrimoine naturel et ses précieux écosystèmes qui participent de notre qualité de vie et s’intègrent comme une réponse aux nombreux enjeux et risques environnementaux. »
Yannie Coquery, conseillère municipale déléguée à la biodiversité, aux parcs et aux espaces verts