Voyage dans l’Histoire et la mémoire de la seconde guerre mondiale
Depuis leur découverte en avril 2024, les vestiges des mines anti-débarquement de la seconde guerre mondiale ont attiré l’attention des passionnés d’histoire et des habitants de Frontignan la Peyrade. Après plusieurs mois de recherche et de restauration, ces témoins du passé sont exposés au grand public. En février dernier, les services municipaux étaient à l’œuvre pour désensabler les 3 blocs de mines anti-débarquement, en vue de les restaurer et les exposer, avec la contribution bénévole de Régis Calazel et d’Alain Mauran. Une première sur le littoral Méditerranéen. Ces vestiges de la guerre, visibles sur l’avenue Vauban, face au centre de loisirs Les Mouettes, ont été dévoilés samedi 21 juin, dans le cadre du 80e anniversaire du débarquement des alliés et quelques jours avant la journée commémorative en hommage aux victimes du bombardement de Frontignan la Peyrade.
Il y a un peu plus d’un an, les plages de Frontignan ont offert une surprenante découverte à une frontignanaise, Céline Laurens : trois blocs de béton armé, émergeant du sable après le passage d’une tempête d’équinoxe, qui ont suscité l’étonnement et la curiosité. Ce n’est qu’après un travail minutieux mené par les services municipaux et des experts locaux que ces objets ont pu être identifiés comme étant des Küstenmine-A, des mines sous-marines utilisées par les Allemands durant la seconde guerre mondiale.
Un Mystère Résolu
Les premières réactions face à cette découverte étaient empreintes de mystère. C’est par la mobilisation conjointe du service patrimoine de la ville et des services de Sète Agglopôle Méditerranée, que Carole Briffaud et Annie Montecinos ont rapidement pris en charge l’expertise des lieux et alerté le service régional d’archéologie. Les hypothèses concernant leur utilité, notamment dans la pêche ou l’agriculture, ont été rapidement écartées. Ce n’est qu’après les recherches menées par des spécialistes locaux de la période, Régis Calazel et David Mallen, que la vérité a éclaté : ces blocs étaient en réalité des supports de mines sous-marines installées pendant la seconde guerre mondiale pour empêcher un débarquement allié en Méditerranée.
Le Rôle des Küstenmine-A
Les Küstenmine-A, des mines posées à une profondeur de 10 mètres et espacées de 35 mètres, étaient reliées à des flotteurs à la surface de l’eau. Lorsqu’un navire heurtait ces bouées, un mécanisme enclenchait l’explosion d’une charge de 75 kg d’explosifs. Heureusement, aucun navire allié n’a traversé cette zone, et les mines sont restées inactives. Après la Libération, elles ont été démilitarisées dans le cadre des opérations de déminage menées par des équipes spéciales, souvent avec l’aide de prisonniers allemands.
Neutralisation et Restauration
Jeudi 27 février 2025, les trois mines, neutralisées depuis les années 50, ont été extraites du sable et pour être préparées en vue de leur exposition publique. Ce travail a été réalisé par le service voirie de la ville et supervisé par le service patrimoine, en présence de Régis Calazel et Jérôme Caubel. Cette opération constitue un fait unique sur la côte méditerranéenne, où des vestiges de cette époque sont rarement mis en valeur de manière aussi détaillée.
Une valorisation à ne pas manquer
Deux des trois mines ont été restaurées et sont désormais exposées en face du centre de loisirs Les Mouettes, avenue Vauban. Présentées sur un socle spécialement conçu pour les accueillir, fabriqué avec la contribution bénévole de Régis Calazel et d’Alain Mauran (structure métallique), les visiteurs peuvent ainsi apprécier ce témoignage tangible de l’histoire militaire de notre région. Ces mines ont officiellement été dévoilées le samedi 21 juin, quelques jours avant la journée commémorative en hommage aux victimes du bombardement de Frontignan la Peyrade le 25 juin 1944, en présence de l’archéologue et spécialiste en armement militaire, Quentin Baril.
Accompagné de Valérie Maillard, adjointe au maire déléguée à la culture, au patrimoine et à l’égalité hommes/femmes et de Jean-Louis Patry, conseiller municipal délégué au patrimoine communal et au devoir de mémoire, Michel Arrouy, maire de Frontignan la Peyrade, conseiller communautaire a chaleureusement remercié « les passionnés de l’histoire de notre ville qui ont mis à jour cette découverte sur la plage, pour leurs recherches et leur travail de reconstitution du dispositif du détonateur ainsi que les équipes municipales qui ont pris part à l’enquête et œuvré pour la préservation et la valorisation de ce patrimoine historique », avant de souligner que « Cette découverte archéologique doit nous rappeler que notre commune était occupée par l’armée allemande, jusqu’au débarquement en Provence de la 1ère armée du général Delattre de Tassigny ».
Les experts ont également souligné le caractère unique de cette découverte car ce type de mines n’avait jamais été observé sur le littoral.
Quant à la troisième mine, elle a été remise à l’association Agde-Histoire 39-45, présidée par David Mallen, pour être exposée sur le site des bunkers de la Tamarissière, poursuivant ainsi la diffusion de cette mémoire sur notre littoral.
Un patrimoine à préserver
Cette valorisation permet à la fois de rendre hommage aux évènements de la seconde guerre mondiale et de sensibiliser les jeunes générations à l’importance de préserver notre patrimoine historique. En mettant en lumière ces objets de la guerre, la ville de Frontignan la Peyrade contribue à transmettre cette mémoire collective, essentielle pour comprendre notre passé et honorer ceux qui ont œuvré à la paix.
Venez dès à présent découvrir ces témoignages du passé, à travers cette installation qui marque une étape importante dans la mémoire de notre commune et de notre région.