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ÉDITO
Pourquoi l’école ?
L’humanité sait que pour perdurer, elle doit toujours se souvenir que, hasard de la naissance, moi pourrait être l’autre et l’autre pourrait être moi. L’enfant le plus doué du monde, s’il naît dans le chaos syrien, a moins de chance de dérouler une vie satisfaisante que dans une de nos villes occidentales prospères, en paix, et dans une famille qui va bien. Et c’est parce que l’humanité sait qu’aucun individu n’est responsable de la chance qu’il a au départ, qu’elle tente de mettre en place des systèmes pour, si ce n’est les éradiquer, réduire les inégalités, les rendre moins insupportables.
Parmi eux, il y a l’école. Le meilleur des moyens pour arriver à vivre ensemble. C’est à l’école que tout commence. C’est là qu’on apprend à vivre avec les autres, à faire équipe, à considérer le monde dans son entièreté. C’est là qu’on apprend à s’émouvoir, et, aussi et surtout, à devenir des maîtres, des êtres qui règnent chacun sur eux mêmes.
C’est à l’école qu’il faut dire aux enfants qu’en combinant peu de moyens (26 lettres, quelques signes de ponctuation, 10 chiffres, 7 notes de musique) et notre cerveau, l’humanité avait tout inventé et eux peuvent encore tout faire.
C’est pour cela que nous faisons de l’éducation la priorité des priorités. Elle représente un tiers des 50M€ de notre budget parce que nous croyons que la lutte contre le déterminisme social passe par ce choix. Inscrits dans la tradition populaire de notre commune où, dès 1864, la population de La Peyrade lançait une pétition pour la construction d’une école publique dans le quartier, nous plaçons toujours l’intérêt de l’enfant au centre de notre réflexion. En reconstruisant école et restaurant scolaire à La Peyrade, en contestant la suppression des emplois aidés que nous estimons indispensables dans les écoles, en ouvrant une large concertation sur les meilleurs rythmes scolaires, nous continuons d’agir pour qu’aucun enfant ne soit exclu, pour n’enfermer personne dans une cage dont il ne pourra sortir que par la révolte et l’agression. Nous continuons de donner à chacun les moyens de réfléchir par lui-même, à sa condition et à celle des autres et de ne jamais se soumettre.
En ce début d’année 2018, mon vœu est de préserver le chemin qui prépare l’avenir, mon vœu est que l’école puisse continuer de fabriquer de la justice.
Je souhaite à toutes et tous, au nom de tout le conseil municipal, une bonne année et une bonne santé.
Pierre Bouldoire
Maire de Frontignan la Peyrade
Vice-président de Sète agglo
1er vice-président du Conseil départemental de l’Hérault