Les mines anti-débarquement à Frontignan Plage

Le 1er avril 2024, les plages de Frontignan ont offert une surprenante découverte à une frontignanaise, Céline Laurens : trois blocs de béton armé, émergeant du sable après le passage d’une tempête d’équinoxe, qui ont suscité l’étonnement et la curiosité.

La mobilisation conjointe du service patrimoine de la ville (Carole Briffaud) et des services de Sète Agglopôle Méditerranée (Annie Montécinos), a permis une rapide prise en charge de l’expertise des lieux avec l’assistance du service régional d’archéologie qui a dépêché Quentin Baril sur site. Des experts locaux (Régis Calazel, Jérôme Caubel et David Mallen) ont également été sollicités. Tous ont contribué à identifier ces objets comme étant des Küstenmine-A, des mines sous-marines utilisées par les Allemands durant la seconde guerre mondiale.

Les Küstenmine-A, mines posées à une profondeur de 10 mètres et espacées de 35 mètres, étaient reliées à des flotteurs à la surface de l’eau. Lorsqu’un navire heurtait ces bouées, un mécanisme enclenchait l’explosion d’une charge de 75 kg d’explosifs. Après la Libération, elles ont été neutralisées dans le cadre des opérations de déminage menées par des équipes spéciales, souvent avec l’aide de prisonniers allemands.

La mine se compose d’un support en béton qui abrite la charge explosive au centre, surmonté d’un trépied en métal avec un dispositif d’amorçage.

En février 2025, elles ont été désensablées et préparées pour une exposition publique. Cette opération constitue un fait unique sur la côte méditerranéenne, où des vestiges de cette époque sont rarement valorisés de manière aussi détaillée.

Deux des mines retrouvées sont présentées à Frontignan la Peyrade (cliquer ici pour voir le lieu exact) et dévoilées dans le cadre de la commémoration du 80e anniversaire de la Libération. Ces objets constituent un témoignage tangible de l’histoire militaire de notre région permettant de sensibiliser les jeunes générations à l’importance de préserver notre patrimoine historique. En mettant en lumière ce mobilier militaire, la ville de Frontignan la Peyrade contribue à transmettre cette mémoire collective, essentielle pour comprendre notre passé et honorer tous ceux qui ont œuvré à la paix.

La troisième mine a été remise à l’association Agde-Histoire 39-45, présidée par David Mallen, pour être exposée sur le site des bunkers de la Tamarissièrepoursuivant ainsi la diffusion de cette mémoire sur notre littoral.