La Ville rend hommage à l’Anartiste Gregogna jusqu’au 5 novembre.

Dans le cadre de sa programmation culturelle estivale, la Ville de Frontignan rend hommage au sein du musée municipal, à l’artiste René-François Gregogna (1926-2011), pour l’ensemble de son œuvre et notamment les célèbres rochers peints en 1978 et 1979, sur l’ancienne digue entre Sète et Frontignan la Peyrade. Bien connues de la population locale et des utilisateurs de la ligne ferroviaire reliant Montpellier à Sète, ces œuvres font partie de la mémoire collective locale.

Samedi 18 juin, le vernissage de l’exposition, en présence du maire Michel Arrouy, de Valérie Maillard, adjointe déléguée à la culture, au patrimoine et à l’égalité hommes/femmes, de nombreux élus et de la famille de l’artiste, a rencontré un grand succès et attiré un public nombreux.

Deux jours plus tôt, la famille de l’artiste avait pu vivre un moment privilégié en découvrant l’exposition lors d’une visite privée.

J’aime les cigarettes blondes, la bière rousse, les femmes brunes, le chocolat blanc, tirer la langue, le café noir, Devos, les scorpions, Pézenas, le fromage de chèvre, les fleurs, les ruisseaux, Léo Ferré, les innocents, la moutarde, le bruit, la Corse, la mayonnaise, l’Ardèche, les crapauds, Jean Ferrat, les intelligents…

Je déteste les intellectuels « profonds », les intellichiants, l’argent quand j’en manque, les lâches, les écoles, le Ministère de la Culture, le silence, les bulldozers qui ont mis mes fresques à l’eau, les rhumatismes de la phalangette. Mourir. 

René-François Gregogna

Autodidacte certainement mais extrêmement conscient de l’époque et du déroulement de l’histoire de l’art, il se documentait sans cesse, lisait beaucoup, mais voulait absolument être exclu de ces circuits qui lui semblaient officiels. On l’a donc, par ignorance, associé à l’art brut ou à l’art singulier, mais sa position est bien autre. Il regardait aussi bien les Shadocks sur les premières télévisions en noir et blanc qu’il lisait Saint-John Perse. Sa curiosité était immense et grâce à une grande habileté manuelle et un œil aiguisé, il découvrit et utilisa un nombre infini de matériaux (laine, fil de fer, papier mâché, métal, pierre… tout). Il transformait tout littéralement de ses mains gigantesques en un monde dont lui seul avait les clés. Un monde de paysages enchanteurs peuplés de dictateurs ubuesques, de méchants militaires, d’imbéciles heureux et de créatures mythologiques. »

René-François Gregogna ou le voyage dangereux
(Extrait d’un texte – témoignage d’Hervé Di Rosa, Séville, avril 2011)