Située avenue général-de-Gaulle, elle est avec l’église Saint-Paul, l’un des derniers vestiges des fortifications de la ville détruites vers 1839. Elle a fait l’objet de fouilles archéologiques durant deux mois.
Les conclusions de ce chantier de fouilles d’archéologie préventive ont confirmé que la tour de Joye datait bien du XIVe siècle, que sa construction a eu lieu en même temps que celle des remparts et qu’il s’agit bien d‘une tour de garde. D’une manière générale, ce travail de diagnostic archéologique a aussi permis d’analyser son état de conservation. Il s’inscrit dans le projet de valorisation de la tour mené par la Ville depuis l’acquisition, en 2017, de la maison Picard qui la jouxte.
C’est un précieux et incontestable témoignage des conditions de fortification urbaine des XIVe et XVe siècles, qui ont notamment permis aux Frontignanais de résister aux pillards démobilisés à la fin de la guerre de cent ans ou encore de tenir plusieurs sièges, dont le dernier durant les guerres de religion en 1561. Cette tour carrée, s’avançant en saillie pour mieux surveiller les abords immédiats des remparts de la ville, reste donc l’un des derniers vestiges de l’enceinte urbaine médiévale de Frontignan la Peyrade.
Présente sur les armoiries de la Ville, la tour de Joye, plus connue des habitants sous le nom de tour de la glacière, a été brièvement utilisée au XIXe s pour entreposer la glace récoltée en hiver dans les étangs et douves, que l’on descendait par un trou pratiqué au centre de la terrasse, et que l’on recouvrait de foin et de fagots pour la conserver. Elle était revendue l’été. C’est l’une des curiosités de Frontignan : ce bout d’ancienne bâtisse enclavé dans les habitations et dont le sommet émerge des toits. C’est cette situation particulière qui a sauvé cette tour de défense qui formait l’angle ouest des remparts.
En 2017, la ville a demandé aux services de l’État ce diagnostic archéologique pour consolider la connaissance historique de la Tour de Joye, mené par Sète agglo en charge de l’ensemble des diagnostics archéologiques prescrits par l’État sur le territoire intercommunal.
La Ville a constitué un dossier pour faire inscrire la tour de Joye à l’inventaire des monuments historiques afin de la sauvegarder et d’obtenir les soutiens financiers pour poursuivre les acquisitions foncières et mener les travaux nécessaires à sa mise en valeur. Après avoir protégé la Ville pendant des siècles, la tour de Joye est désormais protégée par la Ville.