Tout a commencé par une nuit d’orage, le 14 février 1867 au large des Aresquiers. Cette nuit là, 2 navires chargés de soufre, la Justine et l’Olympia ont coulé lors de la même tempête. L’histoire aurait pu s’arrêter là… jusqu’à la découverte d’une épave oubliée non loin de la plage des Aresquiers…
Une épave retrouvée par Raymond Vallon, mais la presse de l’époque est formelle, cette nuit là, ce sont bien deux navires qui ont coulé au large des Aresquiers : La Justine de Marseille et un brick Grec portant le nom d’Olympia.
C’est alors le début d’une véritable enquête entre mer et archives. Quelle est donc l’identité de cette épave ? C’est d’abord l’analyse du bois du bateau qui révèle que cette d’essence n’existe pas au sud de la Méditerranée. Les indices semblent indiquer que c’est La Justine qui vient d’être identifiée. Une piste rapidement confirmée par la présence à bord de céramique venant de Marseille. Les éléments convergent, il s’agit bien du navire français transportant du soufre brut en provenance des mines de Sicile.
Mais où se trouve alors l’Olympia qui a sombré la même nuit, dans le même secteur, à 300 mètres de la plage ? Après 5 semaines de recherches en 2017, les plongeurs ne trouvent aucune trace d’une autre épave… voilà qui laisse l’équipe d’archéologues avec une seule idée en tête : retrouver cet autre navire échoué voilà 150 ans.
La solution viendra de la technologie, et c’est avec l’appui d’un sondeur de sédiment et d’un magniétomètre sous-marin que les plongeurs de la section de recherche d’archéologie sous-marine de Frontignan, sous la houlette de l’archéologue Laurence Serra, balayent inlassablement la zone du naufrage… Au bout de ce travail, en avril 2018, quelque chose apparaît sur les écrans : une anomalie de 40 mètres se révèle. Et l’Olympia sort de 150 ans de silence et commence à révéler ses secrets. À quelques dizaines de centimètres de profondeur, les premiers vestiges du navire Grec appraissent et dévoilent un bateau plus imposant qu’attendu, avec ses 32 mètres de long et ses 8 mètres de large, remarquablement conservé.
C’est au cœur de cet été 2019 que les premières fouilles ont pu avoir lieu au plus près de l’épave enfin dégagée. Les plongeurs de la section de recherche archéo-sous marine de Frontignan y ont fait de belles découvertes dans un état de conservation exceptionnel : chaussures, tonneaux, poulies… des objets qui racontent tous la vie à bord, ce 14 février 1867 jour du naufrage de l’Olympia. Un bateau de commerce qui contenait du soufre, un minéral utilisé par les viticulteurs pour protéger leur production de l’oïdium, qui décima les vignes au milieu du XIXème siècle.
Mais alors que la période de recherche se termine, les plongeurs ont fait une dernière découverte : des tonneaux remplis de blé dans la cale. Une trouvaille confirmée par les archives de presse… Avant d’embarquer du soufre, l’Olympia a chargé du blé en Ukraine à destination de Marseille… un port qu’il n’atteindra jamais ! Mais pourquoi avoir quitté le port de Sète en pleine nuit de tempête ? L’épave de ce brick Grec n’a visiblement pas encore livré tous ses secrets… Rendez-vous en 2020 !