Télécharger la publication (pdf - 8 MB)
Après Lieux de Frontignan d’hier à aujourd’hui, ce deuxième volume des reconductions photographiques nous entraine au cœur du plus grand quartier de la Ville.
La Peyrade doit son nom à la chaussée de pierre, ou peïrade en vieux français, édifiée au XVIIe siècle sur l’étang d’Ingril par le créateur du canal du Midi, Pierre-Paul Riquet, pour permettre la construction du port de Cette. Après le creusement du canal des Étangs, une monumentale chaussée de cinquante-deux arches a été édifié au siècle suivant. Puis des ponts se sont succédés, rapprochant les hommes par-delà les eaux du canal et des étangs.
Bordé de vignes et de lagune, peuplé dès l’époque antique, le territoire a accueilli, au XVIIIe siècle, de nombreux mas et nourri des générations de pêcheurs. Mais c’est au mitan du XIXe siècle, que le quartier a pris naissance et il s’est rapidement développé, sur la grande route reliant la commune à Cette, grâce aux ouvriers venus s’y installer pour travailler dans ses usines et sur les grands chantiers, tel celui de la construction de la voie de chemin de fer, qui ont accompagné l’industrialisation du bassin de Thau.
C’est cette population ouvrière qui a construit La Peyrade et lui a donné son âme, lui conférant une mentalité collective profondément solidaire et républicaine, comme l’attestent les photographies anciennes des rues et des cafés grouillants de vie, tout particulièrement lors de la grande fête de la Saint-Jean, créée en 1887 et fixée au 20 juin, en référence au serment du Jeu de paume de 1789, symbole de la souveraineté de la République, face aux pouvoirs hérités de quelques privilégiés. L’actuelle fête de la Peyrade en tire son origine…