Mordu de la pêche au gros, le Frontignanais David Cochet va participer au 27e championnat du monde de pêche Big Game, organisé du 29 septembre au 6 octobre à Frontignan.
Le visage buriné par la mer, David Cochet est un pêcheur d’élite. Licencié à la Pêche sportive frontignanaise et membre de l’équipe de France, il espère bien porter haut les couleurs de sa ville et de son club au championnat du monde de pêche Big Game.
« Douze nations seront représentées, avec quinze équipages, comprenant chacun quatre pêcheurs et un capitaine, explique-t-il. Tous les bateaux (entre 9 et 12 mètres) seront équipés pour la pêche au broumé. » Une technique de pêche qui s’effectue au mouillage, avec 40 kilos de sardines pour appâter thons et espadons.
L’objectif est d’effectuer le maximum de captures, sachant que pour être validées, elles doivent respecter des tailles minimales : 1m30 pour le thon et 1m10 pour l’espadon. « Une fois mesurés et filmés, dans l’eau afin d’éviter les manipulations et les blessures, les poissons sont relâchés, précise David Cochet. C’est le principe du No kill ».
Combat épique avec un thon de 200kg
Le site choisi pour jeter l’ancre, les cannes, le fil, le calage, la profondeur, la façon de jeter le broumé… De nombreux paramètres entrent en compte. « C’est une technique toute en finesse, avec toujours une part de chance et beaucoup de patience. Moi j’ai eu la chance d’être formé par un grand pêcheur frontignanais, Paul Gros. »
Plus qu’un sport, la pêche au gros est à l’évidence une passion. « En Bretagne, j’ai réussi à sortir un thon de 140kg, sans siège. Lorsque l’on remporte un tel combat, l’émotion est immense. J’ai même vu certains pêcheurs pleurer ». Son plus long combat (3h30 avec un thon de 200 kg au bout de la canne) David Cochet l’a perdu. La ligne a cassé. « Des nerfs, une fois, je me suis cassé la main », confie-t-il. Et de montrer sur son téléphone potable, un film, tourné au large de Frontignan, où l’on voit un espadon ferré, sauter hors de l’eau. « C’est beau non ? »
Cette passion, le Frontignanais aime la partager. « Avant, il y a 25 ans, les pêcheurs gardaient jalousement leurs secrets. C’était du bouche cousue. Aujourd’hui, le plaisir se partage, y compris avec les femmes, de plus en plus nombreuses dans la discipline. Et puis c’est un sport collectif, avec des rôles spécifiques attribués à chacun. Le plus dur, c’est d’avoir un équipage soudé. »
Retransmission en direct sur grand écran
Avec son bateau « Obélix », dont le capitaine vit à 400km de Frontignan la Peyrade, David Cochet a déjà remporté de nombreux prix régionaux et nationaux. Grâce cette première nomination en équipe de France, il espère ajouter une médaille internationale à son tableau de chasse. En février, il ira aussi concourir aux Olympiades en Afrique du Sud.
« Il n’est pas simple de participer à des compétitions à l’étranger car c’est cher. » Outre le déplacement, une journée de pêche coûte en effet entre 150 et 200 euros (le carburant, les cannes, les sardines…). « Même si remporter des concours permet parfois de gagner de l’argent ou du matériel, on ne vit pas de cette passion. Au contraire, c’est une activité très onéreuse. »
Mais indéniablement riche en émotions. Les spectateurs de ce 27e championnat du monde pourront en juger avec des images de la prestation de l’équipe de France qui devraient être retransmises en direct sur un écran géant installé au port de plaisance de Frontignan.
27e championnat du monde de pêche Big Game du 29 septembre au 6 octobre
C’est la première fois que la Ville accueille le championnat du monde Big Game. Orchestrée par la Pêche sportive frontignanaise, la compétition va rassembler près de 80 compétiteurs. Les équipages arriveront le 29 septembre, avec entraînements jusqu’au 1er octobre et compétitions les 2, 3 et 4 octobre.
Le coup d’envoi officiel de cette manifestation iodée sera donné ce dimanche avec un défilé de toutes les équipes qui partira à 10h30 du plan du Bassin pour rejoindre l’Hôtel de Ville.