Un nouveau pavois pour l’entrée de ville

Véritable symbole de la cité des Ventres bleus, le pavois hissé depuis 28 ans à l’entrée de la ville a été descendu de son piédestal pour être remplacé par un neuf, fabriqué dans les ateliers municipaux par des mains expertes : celles-là même qui l’ont créé en 1995. Il reprendra sa place dès l’été.

Qu’on se le dise : ce n’est ni un bouclier, ni un blason, c’est un pavois qui accueille tous les visiteurs à l’entrée de Frontignan la Peyrade ! Le plus célèbre accessoire des jouteurs languedociens se veut une mise en garde : ici, vous pénétrez sur des terres qui honorent une tradition festive et sportive depuis quatre siècles. Tout le monde le connaît et certains ont pu s’étonner de sa disparition depuis plusieurs semaines. Qu’on ne s’inquiète pas : usé et dégradé par le temps, notre pavois se refait simplement une beauté.

« Ce pavois, c’est mon bébé ! » revendique Alain Mauran, ancien président de la société des jouteurs Véritable symbole de la cité des Ventres bleus, le pavois hissé depuis 28 ans à l’entrée de la ville a été descendu de son piédestal pour être remplacé par un neuf, fabriqué dans les ateliers municipaux par des mains expertes : celles-là même qui l’ont créé en 1995. Il reprendra sa place dès l’été. Un nouveau pavois pour l’entrée de ville et actuel membre du Comité des Sages. En 1993, il décide que Frontignan mérite d’avoir un monument en l’honneur de ses jouteurs. Il commande une sculpture au plasticien Jean-Louis Delorme et obtient la pierre d’une carrière locale. Le monument est installé depuis près du quai Voltaire. Mais loin de s’arrêter là, le jouteur voulut alors lancer un message à tous ceux qui traversent la ville.

“Ici, on joute !“

« L’idée, raconte Jean-Louis Delorme, était de créer un genre de panneau publicitaire pour faire savoir à tous qu’ici, on joute ! ». L’artiste réalise un premier dessin mais en 1995 les compères font évoluer le projet en véritable pavois géant gracieusement offert à la ville.

Alain Mauran découpe et soude la structure métallique de 2,40 m de large sur 3,75 m de haut qui porte les quatre panneaux de contreplaqués. Les ateliers municipaux se chargent des lances métalliques et de leur peinture. Parallèlement, JeanLouis Delorme sculpte et peint les ornements comme les jouteurs, les barques, les armoiries de la ville et le blason de la société des jouteurs. Il fallut encore choisir l’emplacement : la ville et le jouteur ont obtenu l’accord du département de l’Hérault pour le placer dans le rond-point du Barnier où il a résidé depuis avant d’être déplacé lors des travaux de création du nouveau giratoire.

Une fierté qui rassemble

Malgré deux rafraîchissements en 20 ans, le pavois était endommagé par la météo. Il a été descendu durant les vacances scolaires d’avril pour être recréé à l’identique. « C’est une tradition, on ne peut pas le modifier maintenant », statue Jean-Louis Delorme devant les immenses panneaux qui envahissent son atelier de peintre. « L’objectif est d’inviter et rassembler tous les passionnés de joutes autour de cette tradition qui nous anime. »

Le remplacement du pavois a nécessité près de 4 000 € d’investissement. Il sera remis à sa digne place et inauguré avant le début de la saison des joutes en juillet pour le plus grand plaisir des Ventres bleus… et de tous nos voisins et visiteurs.

 

On dit que la tradition est à la collectivité ce que la mémoire est à l’individu. Ce pavois rappelle que nous partageons tous des souvenirs épiques, emplis de liesse et de nobles valeurs grâce aux joutes et aux jouteurs.

Fabien Nebot, conseiller municipal délégué aux festivités, aux joutes et aux traditions