A l’occasion de la redécouverte des vestiges du Grau de Gravatel, le 23 mars dernier, la Ville recherche des photos du site avant 1970 afin d’étudier son évolution.
Si le phénomène qui laisse apparaitre les restes de 2 piles du Grau de Gravatel n’est pas rare, puisqu’il se produit souvent au moment des équinoxes de mars et septembre, ce qui l’est plus, c’est lorsque la totalité de l’ouvrage ressurgit de l’eau, comme ce fut le cas en mars dernier.
Les graus sont des passages naturels ou ouverts par l’homme, coupant le cordon littoral et permettant la communication entre la mer et les étangs. Celui de Gravatel, au droit de la rue du Grau, est un grau naturel ouvert au XVIIe siècle puis maçonné au XIXe.
Un peu d’histoire
En effet, il est attesté que le Grau de Gravatel a fait l’objet d’aménagements en 1612 sur une durée d’environ un mois sans qu’on connaisse vraiment la nature des travaux. Par la suite, la construction du canal des Etangs au début du XVIIIe puis celui de Sète au Rhône, à partir du milieu du XVIIIe, vont grandement faciliter la navigation en mer intérieure (étangs) et les transports de marchandises. En 1778-80, la province entreprend le percement de la plage, près de Gravatel, sur une largeur de 15 m. Fin XIXe, alors que le grau se referme, un mémoire de l’entrepreneur Cettois Jean Pinet adressé au Préfet de L’Hérault, nous apprend, en 1869, que des travaux sont réalisés au grau. Jusqu’alors naturel, le grau se maçonne pour servir à la fois d’embarcadère maritime et permettre l’écoulement des eaux en cas d’inondations des étangs et de la ville avec possiblement des martellières. Ainsi 4 piles et 2 murs de soutènement de 15 m de long sont bâtis dans l’axe de la rue du Grau (côté plage).
En 1907 suite aux fortes pluies, le maire de la commune, Joseph Noël Périer, décide de l’ouverture d’un fossé, à près de 1500 m à l’Est du chemin vicinal n°29 (d’accès à la mer), qui sous l’action de l’eau devient un chenal d’environ 25m de large.
A partir de 1948 la ville entreprend avec le Service Maritime et de Navigation du Languedoc-Roussillon (SMNLR), devenue Voies Navigables de France (VNF), la construction d’épis de protection contre l’érosion naturelle en plusieurs phases. Ainsi de 1948 à1985, 61 épis sont réalisés. Les 3 premiers de 1948 se trouvent sur le secteur du grau. L’un d’eux s’appuie contre le grau sans le recouvrir mais en 1970, avec la poursuite du programme, un des murs disparait, ensevelit sous l’épi rallongé. Aujourd’hui, seules les bases des 4 piles subsistent encore et sont visibles, parfois dans leur intégralité, comme en mars dernier.
Appel à photos
Afin d’effectuer un travail patrimonial de compréhension de l’évolution du site, la Ville engage des recherches, notamment avec le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) mais également en faisant appel à la mémoire collective avec une recherche de documents, notamment photographiques d’avant 1970, afin de compléter les fonds des archives municipales et de rendre compte plus finement de l’histoire de cet ouvrage jadis essentiel.