Alain Mauran, serrurier / métallier résolument ventre bleu, il œuvre depuis toujours pour sa commune
Tour à tour marin, conchyliculteur, employé de la Mobil et aujourd’hui serrurier/métallier, issu d’une famille présente sur Frontignan depuis le XVIIe siècle, bien plus qu’un artisan historique de la commune, ce ventre bleu pur jus est une mémoire vivante et active de la cité muscatière. Active parce que cet intarissable hyperactif est pleinement investi dans la vie de SA ville !
« Ce serait à refaire, je ne changerais absolument rien. Je revivrais exactement la même vie », déclare joyeusement Alain avant même que l’entretien n’ait débuté. Situé au 42 boulevard Victor-Hugo depuis près de 40 ans, son atelier, véritable musée où trônent les témoignages du passé de la ville en tous genres, est à lui seul un pan d’histoire. Un lieu suspendu, comme on n’en fait plus, où travaille un homme comme on n’en fait plus. « Je n’ai pas pris un seul jour de congé de ma carrière. Je suis ici du lundi au vendredi, de 6h45 à 18h45, hors pause déjeuner et le samedi jusqu’à midi moins le quart ». Ses seuls voyages ont été ceux effectués au sein des villes jumelles italienne et portugaise de Frontignan la Peyrade, où il est allé représenter les Joutes languedociennes, l’une de ses nombreuses passions. Parmi ses faits d’armes, la coupe de France, ou encore le tournoi poids lourds de la Société des jouteurs frontignanais (SJF), remporté à l’âge de 50 ans contre un certain Aurélien Evangelisti. Tonneliers, pêcheurs, agriculteurs… les Mauran sont ventres bleus depuis les années 1600. Second d’une fratrie de 6 garçons, né en 1951 « À Frontignan ! à l’emplacement de l’actuelle sécu, où mon grand- « père avait sa tonnellerie », Alain a fréquenté les bancs de l’école Anatole-France. À 15 ans, certificat d’étude en poche, il intègre la marine marchande. Trois ans plus tard, Alain est de retour à la maison, sollicité par son papa, Yves, pêcheur de son état. « Il avait besoin d’aide sur un parc à huitres récemment acquis ». En 1972, Alain rejoint les rangs de la raffinerie, fleuron de l’économie frontignanaise à l’époque. Il y officiera jusqu’à la fermeture, en 1986. « Les raffineries, Lafarge, Chambourcy… c’est à cette époque qu’on a perdu toute l’industrie qui faisait vivre la ville ». À la fermeture de la Mobil, Alain ouvre son atelier boulevard Victor-Hugo. Entretemps, le muscatier s’est marié avec Joëlle, en 1973. Magalie et Nathalie naitront de cette union et lui donneront 3 petits-enfants.
Son maître-mot : l’envie
Depuis ces années, la ville a peu à peu changé de visage et de paradigme… « On est passé de l’industrie au tourisme ». Pour autant, « Le canal, le coeur de ville, le BUC et partout en ville… il faut reconnaître que depuis que Michel (Arrouy NDLR) a été élu maire, les travaux ont évolué dans le bon sens. Mais il reste encore beaucoup à faire ». Infatigable, quand il ne travaille pas, Alain s’investit au sein d’associations ou de causes qui lui tiennent à coeur avec un maître-mot : « L’envie ! » Alain est aussi très attaché au secteur de Frontignan-Plage, où vit une grande partie de sa famille depuis les années 50. Cofondateur de la société des jouteurs « il n’y avait rien lorsqu’on a débuté, hangar, drapeaux… on a tout fait », mais aussi de la butte de tir « qu’on est allé reprendre aux Sétois », ainsi que du Comité de défense de la Gardiole, qui œuvre pour la protection et la valorisation de l’environnement, sans oublier la piste de moto cross La Cible ou encore le tournoi local de boules carrées en fer, qu’il fabrique lui-même au sein de son atelier, Alain a également été président de l’association de chasse à terre, membre du Conseil des sages, des comités contre la centrale nucléaire et de défense des étangs frontignanais. Il reste aujourd’hui encore très actif au sein d’associations telles que Muscat Rames et se rend à de nombreuses réunions publiques où il ne manque jamais de partager son avis éclairé, toujours dans l’intérêt commun, celui de sa commune : « Il faut qu’on arrive à bosser tous ensemble dans une même direction. En faisant fi des origines, genres, opinions politiques ou religieuses… et là, on avancera ! ».