Depuis la mise au jour, mardi 4 février dernier, d’une bombe de la Seconde Guerre mondiale sur l’ancien site Exxon-Mobil en cours de dépollution, d’importants moyens ont été déployés pour procéder à une opération de déminage. Point d’orgue de la manœuvre : la neutralisation de l’engin explosif la nuit du 22 au 23 mars. Retour sur cet événement sans précédent à Frontignan la Peyrade.
La bombe de l’aviation américaine larguée en 1944 avait été enfouie, sitôt sa découverte révélée le 4 février, sous plusieurs tonnes de sable en attendant son extraction dans des conditions de sécurité optimales. La municipalité et les services de l’État ont travaillé main dans la main pour préparer l’opération de déminage fixée un mois plus tard. Un périmètre de sécurité avait alors été tracé, tenant compte des contraintes que présentait le site en cas d’incident : le dépôt d’hydrocarbures et le centre de traitement des déchets industriels classés Seveso, le chemin de fer et les quartiers d’habitation à proximité. Ainsi, trois semaines avant le jour J, les habitants situés dans un rayon de 220 m de distance, puis dans un rayon élargi à 450 m, ont été informés de la procédure d’évacuation pour les premiers et de confinement pour les seconds. Sur 250 habitations évacuées, une trentaine de foyers qui s’étaient manifestés auprès de la mairie faute de solution de logement, ont été gracieusement hébergés par le camping du Mas de la Lagune à l’initiative de sa directrice, Léa Jottreau. Une dizaine d’habitants ne pouvant rejoindre leur domicile avant 20h, début du confinement qui a touché plus de 4 000 personnes, ont trouvé refuge à la Maison des séniors Vincent-Giner, mise à disposition.
La nuit du 22 au 23 mars, c’est le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, qui a pris la tête du Poste de Commandement Opérationnel (PCO) mis en place à la salle Henri-Ferrari. Aux côtés du maire Michel Arrouy, le préfet a dirigé l’opération de déminage, ne manquant pas de souligner « la qualité de l’appui de la ville dans le déroulement des interventions ». L’important dispositif de l’État et de la collectivité a en effet mobilisé 170 personnes au pic de l’opération, soit 100 policiers nationaux dont des CRS, 8 démineurs de la sécurité civile, l’ensemble des sapeurs-pompiers de la commune ainsi que les services communaux comprenant 12 policiers municipaux et des dizaines d’agents de la voirie et autres spécialités. Débutée à minuit, l’opération s’est soldée par un succès. À 4 h 26 du matin, le corps de la bombe a été désarmé puis chargé dans un véhicule de déminage avant sa destruction à 11 h 11 dans la carrière Lafarge sous 8 m de terre.
Les démineurs à la manœuvre
L’équipe de démineurs a procédé sur site à la séparation de la fusée (détonateur) et du chargement contenant 120 kg de matière explosive grâce à une découpe hydro-abrasive de la bombe. Une manœuvre hautement sensible.
« Mes vifs remerciements à Monsieur le préfet de l’Hérault qui a dirigé les opérations ainsi qu’à tous les acteurs, forces de l’ordre, soldats du feu, représentants d’Exxon-Mobil, GDH, SCORI, de la SNCF, agents municipaux et habitants qui ont permis la réussite de ce déminage, une première pour notre ville. Une mention spéciale aussi aux démineurs qui remplissent leur mission au péril de leur vie. »
Michel Arrouy, maire de Frontignan la Peyrade, conseiller communautaire