Mission centenaire – Acte 1

Conseil municipal de la Ville de Frontignan – Séance du 2 août 1914

LMission Centenaire Acte 1 _ Seance Conseil Municipal 1‘an mil neuf cent quatorze et le deux août à deux heures du soir, le Conseil Municipal de cette commune, régulièrement convoqué, s’est réuni au nombre prescrit par la loi dans le lieu habituel de ses séances, sous la présidence de M. Victor Antherieu, maire.

M. Adolphe Dolque, est élu secrétaire et prend place au bureau et donne lecture du procès verbal de la dernière séance qui est adopté sans observations. […]

M. le Maire ayant pris la parole dit : “L’Allemagne a déclaré la guerre à la France”.

Avant même cette déclaration et au mépris des règles du droit international, des troupes allemandes avaient franchi sur plusieurs points la frontière française et envahi les états neutres du Luxembourg et de la Belgique. Cette sauvage agression, que rien ne justifie et que rien n’excuse, oblige la France à défendre son territoire menacé. A la date du 2 août, le gouvernement prenait les mesures de sauvegarde qu’imposait la situation et la mobilisation générale était ordonnée. Notre pays n’a rien à se reprocher, pour conserver la paix il a consenti tous les sacrifices compatibles avec son honneur et sa dignité, il n’a pas voulu la guerre, mais puisqu’on la lui impose, il saura se défendre. Un peuple qui combat pour ses libertés est son indépendance, est un peuple fort. Ayons donc confiance et attendons la victoire du droit et de la justice sur la barbarie.

Mission Centenaire Acte 1 _ Seance Conseil Municipal 2M. le Maire expose, qu’à la suite de l’ordre de mobilisation générale, une très grande partie de la population a été rappelée sous les drapeaux, laissant brusquement sans aucune ressources leurs père, mère, épouse ou enfants.

Il y aurait donc lieu de s’occuper de pourvoir à la nourriture de ces personnes. Aucun crédit n’étant inscrit au budget pour leur venir en aide, il propose de créer à cet effet des ressources spéciales. La situation de l’Etat de guerre à pour ainsi dire suspendu la vie communale. De ce fait il restera disponible d’importants reliquats de crédits budgétaires affectés soit à des travaux d’entretien des édifices communaux, chemins, soit à des secours aux réservistes, etc…

Il propose en conséquence à l’assemblée de créer un crédit de 3 000 francs, cette ressource devant être largement assurée par les reliquats de crédits devant rester disponibles, afin de subvenir par l’organisation de soupes populaires à l’existence des familles sans ressources.

Le conseil, après avoir entendu l’exposé de M. le Maire, décide à l’unanimité de créer un crédit de 3 000 francs pour l’organisation de soupes populaires.

Lettre de M. Firmin Martel

Monsieur